Récit de voyage suite à mon retour du Myanmar.
Rangoon est une ville que l’on dépeint dans son imaginaire; cette ville oubliée de la colonisation avec ses bâtiments d’un autre temps. On l’imagine bruyante, active, pleine d’odeurs et de saveurs.
Arrivé à l’aéroport, la première sensation est cette moiteur, comme une renaissance pour ceux qui ont déjà vécu comme moi quelques années en Asie. Nos sens se réveillent à nouveau dans l’attente d’un signe qui nous renvoie à nos souvenirs. Un ramboutan, un cyclo-pousse, la frénésie de la rue, le cri d'un vendeur ambulant. Puis, un sourire. Puis deux. Et là cet instant de plaisir retrouvé. Ce plaisir simple d’échanger des sourires.
Chaque esquisse furtive est une porte ouverte au bonheur. Peut-être cette perception simple du monde que l’on dit quantique.
Yangon a retrouvé son nom qu'elle portait avant la colonisation britannique. C'est une ville qui renaît et prend son envol. On ressent au plus profond de la jeunesse cette soif de découverte. Les grands centres commerciaux se développent à perte de vue, signe d'une économie fleurissante. L'empreinte de la religion et de la tradition reste malgré tout au coeur de la vie quotidienne des birmans.
Laissons derrière la bouillonante Chinatown et ses artères galopantes d’un flux sensoriel et c’est un endroit magique qui s’offre à nous.
Devant, la pagode Sule, un moine récite au loin ses prières. Derrière, une sarabande à bord d’un pick-up d’un pèlerinage hindou.
Les sermons bouddhiques se font plus présent à mesure que je me rapproche. Face à la pagode on découvre une mosquée. Bercé par cet antagonisme j'avance, hésitant, incongru de voir à quelques pas s’ériger l’antichambre de la tolérance. Une synagogue et une église se dressent sur cette place tel un symbole de paix.